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Interview : Marie-France Kovacs, JVS-Mairistem

28 mai 2018

 

« Plus les éditeurs seront nombreux à SDDS, mieux nous travaillerons avec les pouvoirs publics. »

Marie-France Kovacs dirige le Bureau d’études de JVS-Mairistem, éditeur spécialiste de la paie et de la gestion dans les collectivités locales. Au moment où l’entreprise rejoint les rangs de SDDS, elle nous parle des enjeux en matière de paie dans les petites collectivités, des grands chantiers de réforme et des attentes de JVS-Mairistem vis-à-vis de l’Association.

Pourquoi JVS-Mairistem a-t-elle décidé de rejoindre SDDS ?

Nous avons de nombreuses fois rencontré des membres de SDDS lors de réunions d’information ou de travail avec la DGFIP, le GIP-MDS et d’autres comités interministériels… Il nous semblait opportun de pouvoir participer avec les autres membres de SDDS à l’anticipation de la mise en œuvre des réformes réglementaires liées aux métiers de la gestion du personnel, d’autant que les travaux et publications de l’Association nous ont paru refléter un certain professionnalisme. C’est assez naturellement que nous avons pris contact avec Isabelle Van Cauwenberge.

A quel groupe de travail envisagez-vous de participer ?

Même si notre attention se porte particulièrement sur les groupes DSN, Bulletin de paie, Fusion Agirc-Arrco et Allègements en remplacement du CICE, tous les groupes de travail du Collège social nous intéressent, et nous suivons leurs travaux.
Compte tenu de l’accélération des réformes en cours et de celles à venir, de leur ampleur et de leur complexité, tous les sujets nécessitent une surveillance accrue de notre part afin de mieux anticiper et accompagner les évolutions logicielles indispensables.
Nous avons notre propre veille sociale, mais nous sommes très preneurs de toute information en amont des transformations, des évolutions, des communications officielles. Les textes sortent souvent au dernier moment, sans être nécessairement toujours très bien finis ; et nous avons besoin de davantage de temps pour paramétrer les logiciels. Avec SDDS, nous avons la chance de pouvoir accéder aux mesures avant les décisions, quand les mesures sont au stade de projets, ce qui nous permet de mieux nous préparer.
En tant qu’éditeur de logiciels de gestion pour les collectivités locales, nous sommes le premier point de contact de nos clients lorsqu’ils ont besoin d’accompagnement.
Depuis 2012, nous publions sur notre site et en format papier des notices, livres blancs et guides de la dématérialisation.
Au moment du déploiement d’Hélios et du PES V2. Il s’agissait d’accompagner les collectivités dans leur transition vers la dématérialisation, pas seulement sur la dimension RH et paie,
mais pour l’ensemble des métiers des collectivités. C’est une véritable transformation du secteur public territorial, aux enjeux et impacts importants.
Nous publions également chaque année un baromètre de la dématérialisation pour suivre ce processus de transformation et partager nos études avec les mairies et communautés de communes.
Ce document est aujourd’hui reconnu au point que la presse spécialisée, les centres de gestion et quelques ministères s’en servent comme base de connaissances pour certaines de leurs propres publications.
Il s’agit d’un sondage organisé sur les collectivités de moins de 10.000 habitants, dont les usages sont généralement peu connus des instances nationales. Nous sommes donc depuis longtemps parties prenantes du processus de dématérialisation.
C’est notamment à ce titre que nous étions invités aux réunions du GIP-MDS et de la DGFiP, sur les sujets DSN, PASRAU, et autres projets en cours.
Plus les éditeurs seront nombreux au sein de l’Association, plus nous serons en mesure de remonter les problématiques de terrain de nos clients jusqu’aux pouvoirs publics. Nos principaux concurrents font également partie de SDDS.
Nous estimons donc que faire partie d’une association force de proposition nous permettra de mieux faire valoir l’intérêt général et de nous positionner plus en amont des projets de réforme.

A quel groupe de travail envisagez-vous de participer ?

Nous sommes intéressés plus particulièrement par des groupes du collège social. D’abord par le groupe secteur public, pour travailler plus en profondeur sur les thématiques telles que le PASRAU, la DSN, le CPF…
Nous avons un certain nombre de clients qui sont déjà pilotes pour le PASRAU. Au départ, une centaine d’entre eux se sont inscrits, et une bonne cinquantaine se sont déjà bien engagés dans la démarche en cours.
Concernant la DSN, nous avons été confrontés au problème du décalage entre public et privé. Même si nos clients font partie du secteur public, une partie de leurs agents sont rémunérés sous statut privé.
Autre point d’intérêt : Le groupe consacré aux allègements en remplacement du CICE, prévus pour 2019. Nous ne les gérons pas encore dans notre progiciel, mais les réformes en cours devraient changer cela. Nous suivons donc le sujet de près, pour être à même d’anticiper.
Dans le collège RH, bien que nous soyons déjà très impliqués, le groupe de travail consacré au RGPD nous semble particulièrement intéressant.
Certains traitements devront être assurés dans nos applicatifs, pour aider les collectivités territoriales à se mettre en conformité. Elles vont d’abord devoir faire une cartographie de leurs applications, lister les données personnelles, savoir où elles sont stockées, comment elles sont utilisées… De notre côté, intégrer le groupe de travail RGPD nous sera sans doute utile pour mettre en commun les meilleures pratiques et anticiper les demandes.

Quelle est votre opinion sur les grands chantiers de l’Association ?

Les chantiers actuels reflètent bien les différentes réformes en cours sur le secteur public et sur la volonté d’harmonisation entre secteur public et privé.
Les chantiers à venir sur la réforme des retraites, du compte formation, et probablement bien d’autres… viendront compléter les chantiers actuels.

Que pensez-vous de la méthode SDDS ?

A ce stade de notre perception, ce qui nous plaît dans la méthode, c’est le travail par collège et par groupe. Cela nous semble tout à fait pertinent. Cela nous évite de tous traiter de la même chose, et cela nous permet de bien cibler nos efforts, d’envoyer les bonnes personnes dans les bons groupes.
La méthode SDDS, c’est aussi le fait de se positionner en amont des décisions et d’être force de proposition pour éviter de subir la mise en œuvre des politiques publiques.
Dans certaines réunions auxquelles nous sommes conviés, il nous arrive davantage d’être spectateurs plutôt qu’acteurs. Notre avis est sollicité, mais les projets sont tellement avancés qu’il est souvent trop tard pour être proactifs.
En rejoignant SDDS, nous souhaitons pouvoir anticiper davantage, nous situer, avec nos confrères, plus en amont de la décision.

Que pensez-vous pouvoir apporter à SDDS ?

Nous pensons pouvoir apporter notre connaissance du terrain et des usages des collectivités, soit plus de 7 500 progiciels de paie déployés sur les territoires. Nous adressons tout type de collectivités, et particulièrement celles de moins de 20.000 habitants. C’est un monde que nous connaissons très bien. Nous avons une bonne expérience dans la mise en œuvre des solutions de dématérialisation auprès de ces structures, qui, le plus souvent, ne possèdent pas de service informatique dédié.
Nous pensons partir des retours d’expériences de nos clients pour participer activement aux groupes de travail. Je pense notamment au PASRAU, pour lequel, comme je le disais, nous comptons un bon nombre de collectivités pilotes.
Nous avons une vraie capacité à réfléchir en mode collaboratif, et une grosse expérience des problématiques des toutes petites collectivités. Les choses ne se passent pas de la même façon dans une grande ville avec un service RH important et dans une commune de 1000 habitants où c’est une secrétaire de mairie qui fait à la fois la paie, la comptabilité, les démarches…
Notre leitmotiv en la matière est de rendre la dématérialisation aussi simple et accessible que possible, pour tous.

Pensez-vous que les choses évoluent dans le bon sens ?

Il y a toujours eu des réformes dont le timing de mise en production était serré. Par le passé, les concertations étaient peu nombreuses, voire inexistantes.
Ces derniers 24 mois, aux délais serrés s’ajoutent la simultanéité des réformes sur plusieurs fronts. Il existe donc encore très clairement une marge de progrès.
Prévenir les éditeurs le plus en amont possible est une démarche gagnant-gagnant. Elle permet d’anticiper les évolutions et de gérer des plannings de développement sur la durée, évitant ainsi le risque de trop fortes augmentations de charges qui se traduisent inéluctablement en une hausse des montants de contrats de maintenance.
Même si des efforts restent encore à faire, nous ressentons tout de même depuis quelques années une meilleure prise en compte des éditeurs par quelques ministères et commissions de travail. La démonstration en a été faite avec le programme ACTES et ses dernières évolutions.
Cependant, il subsiste encore des projets où nous apprenons au dernier moment la mise en application de changements importants, comme par exemple ce décret sur la compensation de la hausse de la CSG paru au 30 décembre, pour une application au 1er janvier. Bien que nous nous efforcions constamment d’être les plus agiles possible, c’est un peu court pour réagir.

Quelques mots sur JVS-Mairistem ?

JVS-Mairistem compte aujourd’hui plus de 280 collaborateurs, au service de 14 000 collectivités, avec 50 000 logiciels déployés sur le territoire national.
Notre offre couvre les ressources humaines, les finances, la gestion des administrés, les relations avec les citoyens, le travail collaboratif, la gestion des structures pour l’enfance, des syndicats d’eau et d’assainissement.
Nous nous efforçons d’être spécialistes sur chacun de nos domaines d’activité. Pour cela, nous nous basons sur une forte expérience, des équipes d’experts et une capacité d’innovation qui est au cœur de notre ADN.